WAYNE, Elias -

Courte description du personnage :

La main de sa sœur était moite dans la sienne. Était-ce la nervosité? Ou bien simplement était-ce le soleil tapant? De toute façon, il ‘en prit plus guère conscience lorsque le prêtre, ce drôle de monsieur qui racontait des trucs qu’il ne comprenait pas du tout, commença à parler de sa voix claire. Tout était silencieux. Personne d’autre ne parlait. Qu’avait-il a dire de toute façon?

« Nous sommes tous ici réunis pour commémorer la mort de Victoria Vale, mère et épouse dévouée ... »

Elias leva le regard vers son père, à ses côtés. Son visage était impassible et ses lunettes de soleil noires empêchaient quiconque de voir s’il avait les larmes aux yeux, comme beaucoup d’autres autours d’eux. Le jeune parcouru les autres du regard. Il y avait étonnamment beaucoup de monde que le garçon de 10 ans ne connaissait pas et qu’il ne connaitrait sûrement jamais. Elias finit sa ronde de regard vers sa sœur, qui dans sa petite robe noire ne comprenait pas trop ce qui se passait. Il avait, en ce moment, plus de peine pour elle que pour lui. Le jeune homme, le cœur lourd, retourna son attention vers le cercueil.

« Pourquoi être si sérieux? »

Ses yeux s’aggrandirent, son cœur fit un bond. Ce sourire dirigé vers lui, ce sang qui souillait ses mains ...

|| ... ||

Elias se réveilla brusquement dans son lit, le corps en sueur, le visage dans son oreiller. La tête pesante, il se leva difficilement, le souffle haletant. Son cœur battait à son plein et ne semblait pas vouloir s’arrêter. Elias se recoucha, referma les yeux et se pinça l’arête du nez, essayant de se calmer. L’image du Joker ne semblait pas vouloir le quitter. Il rouvrit les yeux et fixa le plafond. Depuis quand, lui, Elias Wayne, faisait-il des cauchemars? Il n’en faisait pratiquement jamais, raison du pourquoi les psychologues disaient de lui qu’il était un homme stable : il ne semblait pas présenter aucun problème à dormir, donc aucun problème de stress ou bien de souvenirs refoulés ... Enfin ça, c’était aux dernières nouvelles ...
Il regarda son réveil et vit qu’il était déjà neuf heures du matin.

Le jeune homme se leva, prit une douche rapidement et s’habilla d’une simple chemise blanche et de bermuda noir. Il descendit les escaliers qui menaient aux cuisines lentement, perdu dans ses pensées. Elias, de maintenant 21 ans, s’arrêta sans le savoir dans le hall, des images lui revenant sans pitié en tête.

|| ... ||

« ALFRED! »

Elias se réveilla, le cri l’ayant surpris dans son sommeil. Il avait reconnu la voix de son père mais le ton lui avait déplut. L’heure montrait trois heures du matin et Elias, curieux, se leva. Ses pieds rencontrèrent le plancher froid. Sans faire de bruit, il sortir de sa chambre et lorsqu’il passa devant la chambre de sa sœur, il ferma la porte. Le petit garçon continua son chemin pour arriver en haut de l’escalier principal. C’est alors qu’il vit son père, dos à lui, qui surement avec les bruits qu'il faisait, pleurait. Elias ne pouvait rien distinguer, à part le casque et les gants de Batman. Son père semblait se balancer sur lui-même, d’avant par derrière. Elias fronça les sourcils. Même s’il était jeune, 10 ans pour être exact, il n’en était pas moins stupide. Alfred fit alors son apparition et lorsqu’il vit Bruce, son cœur se fendit en deux. Il se pencha à ses côtés et dit quelque chose que seul Bruce pouvait entendre. De plus en plus intrigué, Elias descendit quelques marches .
Qu’est-ce que son père semblait tenir dans ses bras?
Pourquoi le grand Bruce Wayne, alias Batman, pleurait-il?

Puis, Elias la vit. Sa tête avait basculé par derrière, ses longs cheveux blonds avec elle.

« Maman? »

Bruce et Alfred se retournèrent d’un même mouvement. Le majordome se leva, ne voulant pas que le petit garçon assiste à ce spectacle.

« Maître Elias, il serait mieux si vous ... »

Mais il n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’Elias l’évitait en descendant rapidement les escaliers. Il arriva aux côtés de son père qui avait la tête penchée, le visage tordu par la tristesse. Le petit garçon ne sut pas vraiment que l’humidité qu’il sentait alors sous ses pieds n’était autre que du sang absorbé par le tapis. Puis, l’image de sa mère, morte, le visage déformé par un violent coup de couteau, son corps aux multiples coupures et criblé de balles, ses vêtements imbibés de sang ...

|| ... ||

Elias fixa le psychologue devant lui, le regard froid, assis bien droit sur sa chaise. Le psychologue, Mr. Sanders, était un homme qui adorait les enfants. Doux et gentil, il faisait tout pour les aider. Expert en psychologie infantile, Leonard Sanders ne savait pas ce qui l'attendait avec le fils du grand Bruce Wayne, qui avait récemment vu sa mère assassinée.

« Alors, Elias, comment ça va ce matin?
- Très bien merci. Et vous? »

La politesse d'Elias surprit un peu le psychologue, mais ce dernier se dit que c'était normal, puisqu'il venait d'une famille dans laquelle l'enfant devait souvent rencontrer de nouvelles personnes. Le psy regarda un peu le jeune enfant de 10 ans. Il ne semblait pas malade, pas stressé, ni triste. Il était impassible. Même Bruce Wayne semblait plus émotif, lorsqu'il l'avait vu, que son fils. Habillé de noir et de blanc, le petit garçon semblait être parfaitement sensé. Cependant, son père voyait une différence en lui, et voir sa mère morte n'était jamais très bien pour l'esprit d'un enfant. Il faudrait donc creuser.

« Oui très bien merci. Alors, Elias, pourquoi penses-tu que tu es ici?
- Vous ne lisez pas les nouvelles?
- Bien sûr mais cela n'a pas ...
- Ma mère est morte. Elle a été tuée, c'était partout dans les journaux et à la télévision.
- Et ça te met mal à l'aise?
- Non. Ça prouve que ma mère était populaire et aimée, et ça démontre aux gens que ...
- Que?
- Que tout le monde peut être touché. »

Le petit Elias fronça les sourcils, pas trop sûr à présent de ce qu'il disait. Enfin, c'était la perception du psychologue. Cependant, ce dernier était sûr qu'il y avait une autre pensée dans l'esprit du petit garçon. Il ne savait pas que Elias imagiait encore son père, Batman, pleurer. Un être aussi fort que la chauve-souris pleurer, par terre, faible et vulnérable. Oui, la mort touchait tout le monde.

« Touché par quoi, Elias?
- La mort. Mais à quelque part, comme dirait Alfred, la mort est la seule chose que nous avons tous en commun, non?
- C'est certain.
- Donc ma mère serait morte un jour ou l'autre, non?
- .... »

Mr. Sanders se retint pour ne pas ouvrir la bouche de surprise. Depuis quand un enfant de dix ans pensait-elle à de telles choses? On lui avait déjà dit que le fils de Bruce Wayne était intelligent mais de là à raisonner comme un adulte!!

« Oui, je le crains.
- Donc à quelque part, en vivant mon deuil en ce moment, ça me donne du temps pour ne pas le vivre plus tard. Mon père dit toujours que le temps c'est de l'argent. Si mon futur n'est pas assombrit par la mort de ma mère, j'aurais plus d'argent.
- Je ne crois pas que c'est comme cela que tu dois penser Elias ...
- Qui êtes-vous pour me dire comment penser?
- Je ne veux pas te dire ...
- Vous venez tout juste de me dire de ne pas penser comme cela! Il est où votre problème? Vous aimeriez ça que je vous dise comment travailler? Comment vous devez poser vos questions nulles?
- Elias, ne t'emporte pas ... »

Elias n'avait pas bougé d'un poil. Il était resté là, assis sur sa petite chaise rouge, à fixer, le regard dur, le psychologue devant lui. Cette scène le changerait à tout jamais. Les gens qui essayaient de lire ses sentiments n'essayaient que de le mélanger, d'essayer de le faire penser autrement, que ce qu'il disait n'avait aucun sens (bien sûr, l'esprit de l'enfant à tout dramatiser). Cela n'améliora pas la relation entre Bruce et Elias, non plus. Bruce ne savait jamais quoi dire à Elias, même qu'il ne l'avait pas consolé de peur de lui-même repartir à pleurer. Elias ne parlait presque plus à son père, se rendant compte que si son père n'avait pas été Batman, ce héros que plusieurs acclamaient, rien de tout cela ne se serait passer et sa mère serait encore en vie.
Il n'y avait qu'Alfred qui savait comment Elias pensait, car c'était le seul qui l'écoutait vraiment. Cecilia trop petite, et de toute façon, Bruce avait demandé à Alfred et à Elias de lui dire que Vicky était morte dans un accident de voiture (Étonnamment, Bruce semblait s'occuper beaucoup plus de Cecilia depuis la mort de sa femme), Elias n'avait guère envie de lui parler, car il savait qu'elle ne comprendrait rien.
Le manoir fut remplie de tristesse, de silence pendant au moins 2 mois. Pour Elias, il n'y avait que l'école. Enfermé dans sa chambre, il étudiait, lisait. Bruce, commençant à être agacé par ce comportement (déjà que Cecilia semblait s'en remettre légèrement beaucoup mieux que lui), fut conseillé par Alfred d'inscrire le jeune garçon à une activité quelconque, pour lui changer les idées.

Elias choisit le soccer. Depuis ce temps, il ne fait que du sport pour se changer les idées. Si il est frustré, s'il est triste, s'il est heureux, il fait du sport. Elias a le record de celui qui a sûrement essayé le plus de sport dans sa vie. Passant au soccer (son favori évidemment), au water polo, au football, au hockey, au rugby (sport qu'il trouve légèrement bizarre), à la course des 10 mètres, aux arts martiaux (Bruce l'avait inscrit vers l'âge de 8 ans en arts martiaux et en karaté alors il connaissait déjà la matière), l'escrime, l'équitation, etc. Bref, les choses semblèrent tranquillement mais sûrement se placer.
Jusqu'au moment fatidique.

|| ... ||

4 ans plus tard


Alfred regarda Bruce, dans son costume de Batman, auquel il manquait son casque. Le milliardaire faisait ses bagages, rapidement.

« Alfred ... il faut que je parte.
- Mr. Wayne, je vais vous parler en tat que votre ami, en ce moment. Vous avez des responsabilités à tenir. Deux enfants à peine sortit de l'enfance. Une compagnie qui ne peut plus se passer de vous ...
- Alfred, si je ne pars pas, le Joker va s'enfuir.
- Et vous ne pensez pas que vous même avez des chances d'être emprisonné dans cette prison?
- Je sais couvrir mes arrières.
(soupire de la part d'Alfred)
- Alfred, j'ai fais ... »

Bruce déposa une grosse enveloppe dans les mains de son vieil ami. C'était son testament. La moitié de Gotham était dans ces papiers.

« Je veux que vous appeliez la police pour annoncer ma disparition après un mois d'avis. Faites semblant d'un voyage d'affaires. Ils en concluront que j'ai été enlevé en cours de voyage. Je veux que mes enfants aient cette version là aussi. Je vais essayer de revenir dans un an.
- Alors pourquoi le testament, Mr. Wayne?
- Prévention. C'est tout.
- ...
- Alfred, merci pour tout. »

Bruce serra le bras de son majordome, enfila son casque et embarqua dans la Batmobile. La voiture démarra rapidement dans un grondement sonore.
Un mois plus tard, Alfred appelait Gordon pour annoncer la disparition de Bruce Wayne. Elias, tenant Cecilia qui pleurait dans ses bras, regardait durement la télévision, qui annonçait qu Bruce Wayne avait disparu.
Ils faisaient comme avec sa mère.

|| ... ||

Les deux enfants Wayne vécurent donc sans parents la plus grande partie de leur vie. Elias essaya, avec l'aide d'Alfred, bien sûr, de s'occuper de son mieux de sa petite soeur. Entre temps, il continuait l'école, le sport, et il grandissait. Jeune homme renfermé, il n'était pas aussi sociable que Cecilia, qui lui arrivait souvent avec ses histoires que Conny et elle étaient maintenant amies et qu'elle allait coucher chez elle. Elias demandait donc toujours le numéro de téléphone et l'endroit pour être sûr de pouvoir la retrouver. Au diable ce que sa petite soeur pensait (qu'il était énervant et trop collant et trop protecteur). Il ne laisserait pas un autre membre de sa famille disparaître. Et pour sa propre éducation personnelle, il y avait toujours Alfred, présent comme toujours, qui ne semblait jamais vieillir.
Puis, Elias grandit, finit le secondaire et arriva à l'Université. Voulant faire sa part dans le monde (non en tant que Batman) et aider le plus de gens que possible, il se lança en droit. Habile parleur, il travaillait fort à toujours être, comme d'habitude, premier de sa classe.

Puis il y eut un jour où il tomba sur les affaires de son père, fouillant pour des broches dans le vieux bureau poussiéreux de son père. Cecilia et lui n'y allait jamais. Trop douloureux? Sûrement. Donc, Elias tomba sur cette enveloppe jaunit par le temps. Curieux, il sortit les papiers et lut alors le testament de son père.
La fortune séparée en deux équitablement.
Les Waynes Industries à Elias dès sa majorité. Les hôtels et le manoir à Cecilia dès sa majorité.

Elias réorienta sa carrière pour les affaires, y étant encore plus doué qu'en droit.